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Maniema : la caritas Kasongo accusée de détourner la paie des enseignants pour le mois de février

 Certains enseignants de la province éducationnelle Maniema 2 n'ont pas encore reçu leur salaire du mois de février de la part de l’agent payeur (l'Asbl Caritas diocésaine de Kasongo). S’exprimant sous le sceau de l’anonymat, quelques parents d’élèves ont approché la rédaction de votre média, en vue de dénoncer cette situation qui préjudicie les professionnels de la craie.  

 “Il y a une situation inexpliquée qui se déroule ici chez-nous. Nous avons appelé l'évêque (Ndr, Placide Lubamba Njibu). On ne comprend pas. La paie du mois de février, chez les enseignants, a commencé depuis le 7 mars dernier, mais jusqu'à présent il y a des écoles dont les enseignants n'ont pas encore touché à leur salaire. Nous avons contacté la caritas Kasongo, le comptable etc, mais nous n'avons reçu aucune explication”, a déploré la source en se demandant sur le pourquoi du silence gardé par l’évêque Placide Lubamba Njibu et l’abbé Jean Paul Saidi, respectivement ordinaire du lieu et responsable de la caritas, malgré toutes les plaintes leur adressées.

Au nombre des écoles qui souffrent de cet impayement on peut citer les Instituts Mwanandeke et Saint Esprit (à Samba, chef-lieu de la collectivité de Benya Samba) ainsi que l’école primaire Kalombo de Bushiba (domiciliée dans le groupement de Bushiba dans le territoire de Kasongo).

Cette plainte contre la caritas de ce diocèse et ses dirigeants n’est pas la première. Si certaines associations se disent déçues du comportement de l’évêque de Kasongo allant dans le sens opposé du développement du diocèse, au mois de juillet 2022, les gestionnaires des écoles conventionnées des territoires de Kasongo et Kabambare, au Sud du Maniema ( province éducationnelle Maniema 2) s’étaient soulevés contre la décision de la caritas de procéder au paiement du salaire via le système de micro financement et de transfert d'argent par le téléphone mobile de la société Vodacom Congo (M-pesa) sans le consentement des enseignants. Dépités, les responsables des écoles conventionnées avaient sollicité de l’État congolais la rupture du contrat avec la caritas diocésaine de Kasongo et d'envisager, dès la prochaine année scolaire (2022-2023), le paiement soit par la voie bancaire, de la caisse d'épargne du Congo (CADECO),ou revenir au paiement par les comptables publics. 

Nous vous proposons de découvrir cette déclaration :

  " Agissant en vertu des pouvoirs que nous confèrent les actes de désignation de nos représentants légaux respectifs au regard des dispositions de la Convention de gestion des écoles publiques signée entre le Gouvernement de la République et ses partenaires confessionnels, Considérant la position géographique des Territoires Administratifs du Sud-Maniema caractérisée par : a. La dissémination des écoles sur une vaste étendue géographique de plus ou moins 72.000 Km2, une superficie supérieure à celle du Burundi b. L'inexistence des réseaux de communication dans les milieux reculés des Territoires lesquels hébergent près des 7/10 des écoles que nous gérons, situation qui fait que la quasi-totalité des enseignants de ces milieux n'ont pas avec eux les moyens de communication cellulaires : Considérant que l'Etat congolais, notre employeur ne nous a jusque-là communiqué aucune nouvelle disposition prise dans le système de paie des salaires des enseignants, en dehors de celle prévue, à savoir le port par la Caritas des salaires jusqu'au lieu d'implantations de nos écoles, Entendues les explications de Son Excellence Monsieur le Ministre de l'EPST, le Professeur Tony MWARA KAZADI, lors de son récent séjour à Kindu et répondant à une question posée expressément à ce sujet, Considérant que le salaire est un droit inaliénable dont personne ne peut disposer sans le consentement de l'ayant-droit légitime; relayant la volonté unanime des enseignants gérés par nous sous l'encadrement de leurs syndicats respectifs : 

1. DÉNONÇONS ce jour le jeu initié par la Caritas dans le but d'organiser une sous-traitance dans la paie des salaires des enseignants sans l'aval de son partenaire public, l'Etat employeur, ni le consentement des enseignants concernés; 

2. EXIGEONS de la Caritas kasongo de cesser immédiatement avec les contraintes qu'elle impose aux enseignants de se faire enregistrer chez son sous-traitant et d'en faire une condition sine qua non de paiement. 

3. METTONS EN GARDE la Caritas/Kasongo d'une possibilité de saisir la justice pour tentative de détournement des salaires au cas où elle persiste dans cette position qui n'est ni plus ni moins qu'une tricherie.

4. DEMANDONS à l'Etat, notre employeur d'envisager dès la rentrée prochaine une nouvelle procédure de paie: la CADECO, BANQUE ou par les comptables publics, la Caritas ayant montré non seulement ses limites, mais aussi sa très mauvaise foi avec des pertes intempestives et fréquentes des salaires et frais de fonctionnement de certaines écoles non encore récupérés jusqu'à ces jours".

Solidaires avec leur hiérarchie, les enseignants de la sous-division de l'EPST Kasongo 2, avaient tenu une assemblée générale ce même vendredi dans l'enceinte de l'école primaire Mwenge à Samba, une cité située à 45 kilomètres du chef-lieu du territoire de Kasongo, pour soulever les mêmes revendications. La particularité pour cette entité réside au fait qu'il n'existe ni banque, ni shop Vodacom devant permettre à ces enseignants de retirer leurs salaires. Bien plus, le réseau Vodacom lui-même ne couvre qu'en partie la sous-division sus-évoquée.  

A propos de la Caritas Congo 

Elle représente un instrument de la pastorale sociale au service de l'Épiscopat de la République démocratique du Congo. Son rôle principal consiste à faire appliquer et à assurer le suivi des orientations de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) dans toutes les actions qui concourent à la promotion et au développement intégral de l’homme, c’est-à-dire, les secours d’urgence, les œuvres médicales et les projets de développement communautaire. Mise régulièrement en cause par les enseignants, celle du diocèse de Kasongo semble malheureusement faillir à sa mission.

Charles Masudi 














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